Séquence sur "
Metaphor-City", de Jacques-François Piquet
deuxième partie de la trilogie En pièces
Publiée
aux Editions Le bruit des autres
Disponible également :
11, rue Thalès
Libraire-Editeur L.
Mauguin
87000 Limoges
1, rue des Fossés-St-Jacques
LeBruitdesAutres@wanadoo.fr
75005 Paris
Tél. 01 40 51 71 54
lmaug1@aol.com
Site internet de
l’auteur : http://www.jfpiquet.com
L’auteur répond aux lettres des élèves et leur rend volontiers visite
dossier à demander à La Maison des Ecrivains (01 49 54 68 80) pour financer un projet de rencontre dans le cadre de « L’Ami Littéraire ».
Objets d'étude:
Le thème de
l'altérité
Le travail de
l'écrivain
Les genres (théâtre, conte
philosophique, fable)
Objectifs:
Réflexion sur le thème de
l'exclusion ( prolongement d'un GT sur l'altérité; cf. exposés proposés et
"moralité" de la "fable")
Sensibilisation au travail
de l'écrivain et réflexion sur son statut (rencontre avec
l'auteur)
Réflexion sur les genres
(théâtre, fable, conte philosophique)
Entraînement à l'analyse
littéraire et à l'interprétation (cf questions d'analyse stylistique, repérage
des références, compréhension du sens métaphorique de
l'oeuvre)
Entraînement à l'écriture de
commentaire, à l'écriture épidictique et à l'argumentation (travaux
d'écriture)
entraînement à la diction
d'un texte théâtral
exposés proposés
-
Le mouvement "punk" (origine, formes actuelles, ce que peuvent représenter les
"Indiens" dans la pièce)
- Les SDF dans notre société:
origine du pb, solutions envisagées
-
Présentation des deux autres pièces de la trilogie En Pièces
document
annexe:
Site internet de la
Bibliothèque Nationale de France (visite prévue en
modules):
-
Exposition sur le thème de
l' Utopie (et dystopie)
Séance 1 (2h) Travaux
d'approche
1) Première approche
Les
élèves sont tout d'abord informés que la pièce qu'ils vont étudier s'insère dans
une trilogie, mais peut être lue indépendamment des deux autres pièces, qui leur
seront présentées ultérieurement. L'auteur, Jacques-François Piquet, a un site
sur internet (http://www.jfpiquet.com). Outre cette trilogie théâtrale, parue en
2000, il a écrit plusieurs romans et des poèmes en prose. Il anime des ateliers
d'écriture en milieu scolaire. Une petite visite sur le site est recommandée...
Après distribution des
exemplaires de la pièce, les élèves sont invités à procéder à quelques repérages préliminaires, destinés à
leur faciliter la compréhension du texte et à induire certaines questions. (cf
questionnaire, partie A)
Le professeur demande ensuite aux élèves de poser toutes les questions qui leur sont suggérées par
cette première observation, en leur expliquant qu'on peut s'interroger sur ce
qui fait l'originalité du texte, les différences par rapport à une "normalité"
étant certainement porteuses de sens. Parmi les questions qui surgiront, on peut
espérer voir apparaître les suivantes:
Pourquoi un titre en anglais? Quelle est cette ville? Dans quel pays et à quelle époque se situe l'action? Sens de la métaphore? Utilité des diapositives? Pourquoi des "voix" et non des personnages caractérisés? Pourquoi cette disposition des acteurs (voix 1 et 2/ voix 3)?
Ces questions doivent être notées. On y répondra progressivement.
2) Une pièce à valeur
universelle
La seconde
partie de cette séance devrait permettre aux élèves de prendre conscience des
affinités que présente la pièce avec le genre du conte philosophique ou de la
fable (titre, intemporalité de l'intrigue, emploi de la narration, absence de
caractérisation des personnages). Même si la typologie des genres ne leur est
pas encore très familière, ils sont à même de constater que cette pièce présente
une valeur universelle et intemporelle et que la ville évoquée ici représente toute société
humaine.
On demandera
donc aux élèves d'examiner les repères
spatio-temporels dans le début de la pièce. Ils ne tarderont pas à constater
qu'aucune précision n'est donnée à ce sujet. On leur suggérera de mettre cette
imprécision en relation avec le titre en
anglais, l'aspect narratif et l'absence de caractérisation des personnages
pour en déduire la valeur
universelle et intemporelle du texte qui s'assimile, dès lors, à un conte philosophique ou à une fable. (cf questionnaire, partie B)
3) Début d' "italienne"
Il est ensuite proposé aux
élèves de procéder à une lecture à voix haute du début du texte (on peut
demander aux élèves qui interprètent tour à tour les différentes voix de venir
se placer devant leurs camarades en respectant les directives de mise en scène).
Cette lecture publique sera l'occasion de comprendre la disposition des acteurs
séparés en deux groupes opposés et, en même temps, de délimiter les premières
étapes de la pièce. On bâtit ainsi peu à peu un schéma
narratif.
Travail à la maison pour séance 3 (1
semaine d'intervalle):
Les élèves doivent, après lecture de la pièce, répondre à trois questions qui leur permettront de récapituler le rôle des différentes voix et les principales étapes de la narration.
(cf. questionnaire, partie C)
Séance 2 (2h) Diction, intonation,
exposés
1) Rappel des premières
constatations
Il
sera demandé aux élèves de récapituler les résultats des observations menées
lors de la séance précédente. Ce bref bilan sera l'occasion de s'entraîner à la
reformulation.
2) Suite de
"l'italienne"
On
profitera de cette séance pour travailler la diction et pour s'interroger sur
les intonations qui conviennent aux différentes voix. Si cela s'avère
nécessaire, le professeur aidera les élèves à repérer les étapes du
récit.
3) Exposés
Deux
exposés, sur le mouvement "punk" et sur le pb des S.D.F, prépareront les élèves
à mieux saisir la portée de la pièce.
Séance 3
(2h)
Lecture du texte au 1er
niveau de la métaphore (en relation avec le thème de l'altérité):
la ville comme
représentation d'une société.
1) Le début de la séance sera
consacré à la correction des
questions préparées à la maison.
2) Schéma actanciel et interprétation du constat
final
Ce travail préalable
permettra de bâtir ensemble un schéma actanciel, très utile ici pour
constater le renversement final: la poursuite acharnée de l'"objet" (une cité
"idéale") a condamné les habitants à vivre dans une ville morte.
On pourra alors analyser le constat final, se demander quel rôle
joue dans la pièce le tercet écrit sur un mur par un "poète" et en proposer une
interprétation: la pièce apparaît alors comme une dénonciation de tout
extrémisme; les mesures radicales, le refus de l'autre, appauvrissent une
société.
(cf.
questionnaire, partie D)
3) Approfondissement
Un examen du rôle des noms
propres montrera comment le langage peut servir de préalable à une exclusion
et confirmera l'
appartenance de cette pièce de théâtre au genre du conte
philosophique.
La variété des références et des allusions
que l'on peut déceler dans le texte montre pourtant que les réalités évoquées
ici n'ont rien d'imaginaire: toute société passée ou présente a connu ou connaît
la tentation d'exclure ceux qui sont considérés comme "différents" et/ou
"gênants".
(cf. questionnaire, partie
E)
Travail à la maison pour
semaine suivante:
Travaux d'écriture (cf.
Questionnaire, partie F)
Séance 4 (2h)
Lecture de la pièce au 2ème
niveau de la métaphore (en relation avec le thème du travail de
l'écrivain):
la ville comme représentation du
livre
L'expérience l'a prouvé: les élèves de 2nde ont parfois un peu de mal à comprendre la métaphore à ce 2ème niveau, mais, une fois cette difficulté surmontée, ils en tirent un grand profit (cf. document annexe: réactions d'élèves)
La difficulté de l'entreprise est réelle et il convient d'éviter tout
dogmatisme.
On rappellera tout d'abord l'existence de ce deuxième niveau de la métaphore, mentionné dans la didascalie initiale et rappelé, tout au long de la représentation, par la projection de diapositives représentant des "pages manuscrites et tapuscrites" en alternance avec des images de ville en construction.
On tentera ensuite d'ébaucher quelques hypothèses sur la signification de la métaphore, en partant du sous-titre de la pièce. Les élèves disposeront des "Notes sur la trilogie", de J.L. Escarfail, pour les y aider (cf Annexe).
L'"Autre", dans la trilogie, désigne l'artiste, l'écrivain. Il existe une continuité des trois pièces de la trilogie (1er sous-titre: "l'émergence de l'Autre", 3ème sous-titre: "la chute de l'Autre").
Le sous-titre de la 2ème pièce, "le désir d'absolu de
l'Autre", montre la volonté de l'auteur de créer une oeuvre idéale.
L’écrivain s’isole, s'aménage un espace
d'écriture, veut supprimer de son texte (et de lui-même) tout ce qui pourrait
entacher sa perfection, jugule sa fougue et sa hargne.
Commentaire de
Jacques-François Piquet sur le tercet final : « Au final, la Ville
s'est réalisée dans son idéal mais est condamnée à mourir car sa jeunesse est
partie (idem pour l'Ecrivain), et l'artiste/le citadin qui vit derrière le Mur
qu'il a érigé pour se protéger se sent désormais prisonnier, s'ennuie, et rêve
d'un ailleurs inaccessible car dans un "écrin de barbelé ».
(cf.
questionnaire, partie G)
Exposés sur les deux autres pièces de la
trilogie
Ils permettront aux élèves d'avoir une vision d'ensemble de la trilogie et d'élargir le débat sur le statut de l'écrivain, puisque Jacques-François Piquet montre dans ces pièces comment peut être déclenché le besoin d'écrire et les difficultés que peut rencontrer un "travailleur de la plume" dans ses relations avec autrui. Ces exposés et ce débat contribueront à préparer la rencontre avec l'auteur.
Séance 5 (1 ou 2h)
Rencontre avec J.F.
Piquet
L'auteur répond aux questions des élèves, parle de sa vie d'écrivain et présente ses autres
oeuvres.
Prolongements :
Il est possible d’envisager un atelier d’écriture s’inscrivant dans le prolongement de cette étude :
rédaction de « petites
proses » (selon l’expression de l’auteur) sur les thèmes du portrait et de
la ville, à partir de la pièce de J-F Piquet et de textes de Saint John Perse,
Philippe Longchamp et Italo Calvino (voir avec l’auteur).